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ACTUS: Paris, Retour, Reprise

Chères toutes, chers tous,

J’espère que ce printemps renaissant vous trouve bien.

Je suis à nouveau géolocalisable à Paris…! Pour les curieux et les endurants, un très court aperçu des aventures de ces derniers mois se trouve en bas de cet article – avec les liens vers de magnifiques galeries photographiques, un nouveau blog (décalé bien sûr, et en anglais), et un enregistrement de musique sacrée.

Côté yoga, le programme du retour est détaillé sur la page Cours. Le voici résumé :

• atelier mensuel Poorna Yoga
dimanche 3 avril (inscriptions ouvertes)

• deux cours exceptionnels lundi 4 avril à Paris Yoga Shala
10-11h (méditation & pranayama) et 11h-12h15 (vinyasa)

• pranayama & méditation dans mon salon
à partir du mardi 5 avril (demandez-moi les détails)

• cours hebdomadaire en studio
à partir du mercredi 6 avril 11h15-12h30 (poorna yoga)

• cours particuliers / privates : reprise à partir du lundi 4 avril •

J’accompagne comme interprète Duncan Wong de 9h à 22h (!!) le mercredi 30 mars pour les Warrior Flows, (dont un atelier en soirée dans un nouveau haut lieu du yoga parisien, Caelo Yoga) puis Heather Kamala, sa soeur, du jeudi matin au samedi midi, pour une formation KiDo Kids Yoga (pour les enfants)…
« Hitting the ground running », comme on dit.

• Quant à ces 80 jours d’absence… •

Nos aventures nous ont menés de la douceur languide du Sri Lanka à l’intensité du Bangladesh. Là-bas, à quelques centaines de mètres de la frontière avec l’Inde, nous nous sommes immergés dans le quotidien des fakirs bauls. Ces yogis, musiciens émérites, dont la philosophie est à la croisée avec ce qui fait la richesse de la région, suivent l’inspiration d’un intellectuel mystique du XVIIIe siècle, Lalon Shah. Voici la série sur le sadhu songo auquel nous avons été conviés par Saiji, le fakir le plus senior en lignée directe avec Lalon : ici.

J’ai encore du pain sur la planche : des dizaines d’enregistrements de leurs chants magnifiques à traiter – et j’ai hâte de les partager sur les playlists et sur SoundCloud ! Un tout premier est déjà sur le blog : ici.

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© www.oremualdo.comSur un autre fil narratif (les romans comme la vie, la vie comme un roman), nous cherchions la trace d’une sadhvi très particulière, qu’Olivier avait photographiée pour son livre il y a six ans. Notre seule piste était sa connexion avec un temple de Kali à Kolkata. Une moine errante, parmi plus d’un milliard d’habitants… Kalighat Kali Mandir: un pandit nous parle de Tarapith; puis trois sadhus nous parlent de Tarapith… Nous sommes allés à Tarapith, Birbhum District. Maya Giri n’y était pas. Mais nous avons eu, après le passage d’épreuve habituel, un échange doux comme du miel avec trois de ses frères de guru: elle se trouverait dans une grotte au sommet d’une montagne dédiée à Shiva, dans le Gujarat. Plus d’un milliard d’habitants… Et comme une accroche pour le prochain numéro.

En attendant, je me réjouis de vous retrouver tout prochainement, et me tiens à votre disposition pour toute question et tout commentaire.

x’om,
Débo

ACTU : Un peu de pub pour Flow Magazine

Rares sont les coups de coeur, et c’est pour cela qu’ils sont précieux.

J’ai découvert Flow Magazine à son lancement en France, au printemps dernier : dans la vitrine du kiosque, la couverture avait éveillé ma curiosité. Féministe sans être aigri, idéaliste en restant pragmatique, sincère, très coloré et un peu bordélique, ouvert sur le monde, joyeux même sur des sujets sérieux, … la ligne éditoriale, la qualité de sa mise en page, le papier, les illustrations, m’ont tellement plu que je m’y suis abonnée !

Dans le dernier numéro, octobre-novembre (en kiosque), la rédac chef m’a particulièrement touchée :

edito Flow Magazine oct-nov 2015

Alors une fois n’étant pas coutume, je fais de la pub !

YOGIC PHILO : Mon Monde, Ton Monde, Notre Monde

Je vis dans un monde où, dans la file d’attente de la caisse du supermarché un samedi après-midi, on me propose de passer devant car je n’ai que peu d’articles. Dans ce monde, lorsque j’ai besoin de m’assoir dans le métro, il y a toujours quelqu’un pour m’offrir son siège, spontanément. Dans ce monde, lorsque je me rétracte d’une acquisition immobilière, la propriétaire m’appelle pour me soutenir dans la continuation de mes recherches. Dans ce monde, lorsqu’un automobiliste oublie d’allumer ses phares la nuit, ou a mal fermé sa portière, je le lui signale. Dans ce monde, je ramasse les menus déchets que mes voisins ont par inadvertance laissé tomber dans la cage d’escalier. J’ai pris la responsabilité de tout ce que je vois, et de tout ce que je vis. J’ai appris à demander de l’aide, et à accepter d’être aidée. Dans ce monde, je ne sais pas si je reçois ce que je demande, ou si je demande ce que je reçois. Je sais seulement qu’il est possible de recevoir sans ôter, et de donner sans se priver.

gravity-glue2Dans ce monde que j’ai construit, de sacrifice en sacrifice, petit caillou par petit caillou, je me sens à ma place. Il y a de la douleur, parfois, mais jamais de souffrance. J’y ai découvert ce que signifie être digne, être fier, être à sa place, dans l’acceptation de l’impermanence. Ce que signifie être heureux. Alain Badiou, Métaphysique du Bonheur Réel (PUF, parution : janvier 2015) : « Le bonheur est la venue, dans un individu, du Sujet qu’il découvre pouvoir devenir ».

Cela nécessite une grande exigence, et l’écoute attentive de la voix intérieure. Celle qui nous dit lorsqu’il faut persévérer, et lorsqu’on a besoin d’une pause. Celle qui, parfois, aussi, reste silencieuse. Dans ce monde, je prie quotidiennement pour trois qualités : le courage de changer ce que je peux changer, la patience d’accepter ce que je ne peux pas changer, et la sagesse de discerner entre les deux.

Flora Borsi : Photoshop in Real LifeDans notre monde, nous recevons chaque jour des messages contradictoires. On nous compare à une perfection imaginaire, une projection parfaite. On nous somme de mettre tels produits dans notre assiette, tels autres sur diverses parties de notre corps. On nous dit quoi penser, comment, quand. On nous vend les recettes magiques du bonheur. Si nous écoutions tous ces conseils, divergents, intéressés, nous deviendrions fous. La faute à qui ? Il ne peut y avoir de victime sans bourreau. La réciproque est également vraie.

Ce regard extérieur, il est celui du groupe, poli au fil des longues histoires croisées de la moralité, de l’esthétique, du pouvoir et de la peur – du pouvoir de la peur. Nous l’avons intériorisé. Nous avons accepté d’être infantilisés au-delà de l’âge de raison. Nous continuons de boire du lait maternel bien après notre sevrage. Nous continuons à vouloir être aimés, à tout prix. Lors de l’enfance, c’est une question de survie. A l’âge adulte, c’est un choix inconscient, régressif, délétère. Nous avons accepté d’être soumis aux désirs et aux lois d’un dieu qui se nomme contrat social. Mais ce dieu, par la multiplication contemporaine des influences, est devenu illisible, si ce n’est par le carcan greffé à même notre peau. Nous sommes des esclaves volontaires, par confort, par peur. Peur de l’inconnu, peur de ce regard de l’autre en nous. Peur d’être ostracisés. Qu’est-ce que l’appartenance ? Qu’est-ce que la liberté ?

internet mondeJe rêve d’un monde où nous connaîtrions la vie de nos proches par ce qu’ils choisissent de partager avec nous lors de moments privilégiés, et pas parce qu’ils postent sur les réseaux sociaux. Je rêve d’un monde où l’important ne serait pas le contenu verbal, mais le contenant. Où nous utiliserions la formidable avancée technologique des dernières décennies pour nous rapprocher, pour nous ouvrir, plutôt que nous oublier ou nous séparer. D’un monde où le matériel primerait sur le virtuel lorsqu’il s’agit de contact avec les autres. Où l’amitié ne serait pas un compteur sur une page internet. D’un monde où l’information serait accessible, mais où elle ne défilerait pas comme les étoiles d’un 15 août.

Je rêve d’un monde où nous ne voterions ni contre, ni par défaut ; d’un monde où nous voterions pour. Pour un projet « humaniste » : un projet qui replace l’humain face à ses responsabilités. Celle d’avoir la possibilité de dire oui ou non. Celle d’être capable du meilleur comme du pire. Celle du choix. J’ai longtemps cru que « lancer un pavé dans la mare » était synonyme de « battre le vent ». Nous ne sommes pas noyés dans la démographie mondiale surnuméraire. Nous avons la possibilité de voter, par chaque geste quotidien, pour le monde que nous souhaitons laisser aux générations futures, quelle que soit leur distance géographique.

C’est mon vœu pour cette nouvelle année. Ce le sera encore, sans doute, pour les suivantes.

YOGIC PHILOSOPHIE : Introduction

Pour l’aspect pratique, la série d’exercices simples et rapides au quotidien, « 5 Minutes à Soi« , est là. Quant à la théorie, la voici ! :-)

La vocation de cette série est de replacer le yoga, en tant que philosophie appliquée, dans notre culture occidentale, pour explorer ses propositions (à chacun ensuite de calmer son éventuelle soif à l’abreuvoir proverbial) et admettre ses limites.

En plus des inévitables commentaires sur les notions fondatrices du yoga, j’y mettrai aussi des petites perles issues de différentes sagesses et un travail critique sur les représentations véhiculées par les médias. Et de temps en temps, j’en profiterai pour partager la manière dont je vis le yoga au quotidien – les leçons que j’en tire pour (re)trouver l’équilibre moment après moment.

« La santé est un état de complet bien-être physique, mental et social, et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité. » C’est la définition qu’en donne l’Organisation Mondiale de la Santé. On a donc du chemin à parcourir, et c’est une bonne nouvelle : le paysage tout au long de ce voyage est non seulement magnifique, mais aussi très diversifié. ;-)

En espérant que la série sera source de réflexion pour vous autant que pour moi et, qui sait, peut-être d’inspiration.