On me susurre qu’un sadhou a appris à reconnaître le bien du mal, et a pris la décision de manger des deux. La route des enfers est autant pavée de bonnes intentions que la route du paradis l’est de mauvaises, me susurre-t-on aussi.
Qui suis-je alors pour juger ?
La leçon la plus dure à apprendre aujourd’hui se présente donc ainsi : oh donne-moi patience, courage, sagesse ! Mais non plus pour accéder à ce discernement qui permettrait soit de changer, soit d’accepter. Plutôt qu’en moi j’ouvre un espace pour accueillir ce qui est, tout ce qui est, sans distinction.
A ma toute petite échelle, quelle que soit la puissance de ma volonté, quelle que soit la profondeur de mon expérience, le moment reste unique et incomparable. Causes et conséquences sont opaques en moi, et obscure est ma compréhension des autres. A ma minuscule mesure, je suis bien incapable de lire l’intention derrière l’acte, et encore moins douée pour deviner les ramifications passées, présentes, ou futures, de ces actes.
Devenir sadhou, ce serait donc aussi simple que d’apprendre à ne plus causer ?