Si le courage se mesure à l’aune des peurs à embrasser,
La patience, à celle de l’intensité du désir et à la durée du languir.
Grandir, c’est savoir que cela aussi, passe.
La science explique avec brillance le comment. Néanmoins, seule l’expérience spirituelle propose une réponse au pourquoi. Réponse d’ailleurs souvent silencieuse : il n’y a que le silence pour embrasser le Mystère.
C’est même dans le Métro parisien !
Voyager dans l’infiniment grand et l’infiniment petit, expérimenter la totalité de la conscience jusqu’à la minérale voire l’élémentaire, se dilater en poussière d’étoile dans le cosmos, devenir une goutte d’eau dans l’océan, être un vase vide dans le Vide… Une question me taraude, encore et encore : à quoi ça sert ?
Méditer, c’est bien joli, c’est bien gentil, on fait des expériences incroyables, c’est super, on dépasse les schèmes ordinaires de la vie quotidienne, on brise la coquille de l’ego. Génial. Je crois que ça fait de moi une personne meilleure, plus tolérante, plus souple, plus profondément joyeuse.
Jusqu’à la question du pourquoi du pourquoi … J’ai beaucoup de chance, j’ai un toit sur ma tête, je suis entourée de gens aimants, mon garde-manger est plein. Que répondre à quelqu’un qui a faim, qui a soif, qui a froid, qui a peur ? Ton corps est impermanent ? Ta souffrance est une illusion ? Ou : tu récoltes ce que tu as semé ? Ou encore : d’autres ont souffert avant toi et par amour ? Voire : ta souffrance fait partie du plan divin ? Alors vas-y mets-toi à l’aise, ferme les yeux et médite ?
Dans mon fil d’actualités Facebook il y a quelques jours, cette phrase du Dalaï Lama : “Le changement dans le monde vient des individus, de la paix intérieure dans les coeurs individuels. Comme les ondes se déploient lorsqu’un seul galet est lâché dans l’eau, les actions des individus peuvent avoir des effets d’une grande portée.” Si c’est le Dalaï Lama qui le dit…
A la surface de ma mémoire, remonte un message vu à Londres en 2003, brandi par des manifestants contre l’intervention militaire en Irak, un écho des hippies face au Vietnam : “Faire la guerre pour avoir la paix, c’est comme baiser pour rester vierge”.
Soit.
Donc pour le moment je mise sur l’effet papillon. Je retourne méditer.